LA MONDIALISATION

LA MONDIALISATION

 

Remarques

 

Bien comprendre ce que l’on écrit et utiliser les termes adéquats c’est avant tout connaître les définitions des termes à employer. Parmi eux certains sont à maîtriser plus particulièrement : Division internationale du travail, Firme transnationale, Intégration, Marginalisation, Mondialisation.

On ne peut cerner la mondialisation sans cartes, pour toujours identifier et situer de façon exacte les différents phénomènes qui caractérisent la mondialisation, mais aussi cerner géographiquement à l’échelle mondiale, les différents espaces et être capable ainsi, de situer de façon précise tel ou tel point sur une carte (villes par exemple).

Reportez vous à votre livre pour les définitions et les cartes.

La mondialisation : phénomène ancien et nouveau regard

 

On peut définir la mondialisation selon les termes employés par Sylvie Brunel : « Depuis le début des années 1990, la « mondialisation » désigne une nouvelle phase dans l’intégration planétaire des phénomènes économiques, financiers, écologiques et culturels ».

 

Si cette mondialisation n’est pas la première dans l’histoire humaine ( époque romaine autour de la méditerranée, le XVème siècle avec les grandes découvertes, ou la période 1870-1914 ), celle d’aujourd’hui se définit par des flux, une structure en réseaux, une géographie mondiale du travail (DIT), des acteurs, et ainsi une nouvelle hiérarchie et une interdépendance des territoires et des hommes à l’échelle mondiale où les contrastes sont renforcés.

 

« Selon l’OCDE, elle recouvre trois étapes :

 

• L’internationalisation, c'est-à-dire le développement des flux d’exportation ;

• La transnationalisation, qui est l’essor des flux d’investissement et des implantations à l’étranger ;

• La globalisation ou mondialisation, avec la mise en place de réseaux mondiaux de production et d’information, notamment les NTIC (nouvelles technologies d’information et de communication). »

 

1.LES FLUX 

 

1.1 Les flux de marchandises :

 

Ces trente dernières années sa valeur a été multipliée par 20, aujourd’hui elle correspond à 28% de la production mondiale de biens et de services, contre 14% en 1970.
La domination des produits manufacturés est révélatrice de la domination des États développés de la Triade qui structurent l’ensemble du commerce mondial.
- Les flux renforcent les pôles que représentent les États riches de la planète. Mais Brésil et Chine, pays en développement, comme l’Inde, bousculent parfois la hiérarchie mondiale et jouent ainsi un rôle non négligeable.
- En parallèle un commerce illicite (drogues, trafic d’organes etc.)
- Remarque : si les flux de matières premières ont augmenté en tonnage, ils ont diminué en valeur relative en raison de l’accroissement plus rapide en valeur des produits manufacturés.
- Des flux de migrants internationaux, qu’ils soient légaux ou illicites.
- Des flux touristiques.

 

1.2.Les flux immatériels :

 

- Financiers : IDE multipliés par 30 en 25 ans, largement le fait des firmes transnationales de la Triade même si depuis peu les investissements chinois ou indiens se multiplient. Parmi eux les flux illégaux ( fraude fiscale, corruption, blanchiment (drogue) vers l’immobilier ou les paradis fiscaux. On parlera ici de globalisation financière.

- Information planétaire et spectaculaire rendue possible par les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Cette information, même déforùmée véhicule des espoirs de vie meilleure et pousse largement la mobilité des hommes.

- Internet, fait majeur des vingt dernières années, développement du WEB mais aussi accentuation de la fracture numérique.

 

2. LES RESEAUX

 

- Ils sont révélateurs des interdépendances : ils sont soit matériels, ( routes, voies ferrées, fibres optiques)  soit immatériels ( communication par satellite, trafic aérien, routes maritimes), mais peuvent être également le produit de relations entre les hommes.

 

- Les nœuds correspondent aux croisements majeurs ( métropoles, ports ). C’est dans ces pôles que se réalisent les principales connexions entre les différents moyens de transport, sur des plates-formes multimodales.

 

3. LES ACTEURS

 

- Ce sont les FTN ( Pour la plupart toutes originaires des États du Nord elles sont prêts de 70 000 et possèdent plus de 700 000 filiales.

- Les hommes par leurs migrations participent à cette mondialisation. 200 millions de personnes ne vivent pas dans leur pays de naissance. Surtout flux Sud-Nord.

- Les États qui sont des acteurs centraux de la mondialisation ( ouvrir leur économie et limiter leur perte de souveraineté).

- Les ONG

- Le courant altermondialiste.

- Les organismes intergouvernementaux (OMC par ex.)

- Les organisations régionales (U.E, MERCOSUR etc.)

 

4. LA DIT ( Division Internationale du Travail )

 

La division internationale du travail, ou DIT, désigne le fait que les pays se sont spécialisés : ils ne fabriquent pas tous la même chose et, de ce fait, échangent entre eux leur production. Cette spécialisation de pays ou zones repose sur les avantages comparatifs des différents pays, du moins en théorie. On peut dire que les pays se sont divisés le travail, d'où l'expression. La division internationale du travail (DIT) s'accompagne évidemment du développement des échanges internationaux.

Celui qui a une main d'oeuvre peu coûteuse va produire des produits contenant beaucoup de travail, celui qui a un climat propice va produire du coton, celui qui a des ingénieurs et des capitaux va produire des biens de haute technologie, etc.. Mais, dans la réalité, toutes les spécialisations ne donnent pas les mêmes avantages. Il est préférable pour un pays de se spécialiser dans des exportations de produits à  haute valeur ajoutée et haute technologie (comme l'aéronautique ou les biotechnologies par exemple) dont la demande mondiale croît rapidement (forte élasticité) que dans des produits primaires (matières premières, par exemple) dont la demande mondiale augmente peu, voire stagne ou décroît. Bon nombre de PED spécialisés dans des exportations de un ou quelques produits de base sont les perdants de cette DIT qui les marginalise. Il y a des rivalités et des luttes pour le contrôle et la maîtrise de ces productions à  haute technologie qui hiérarchisent les pays.

Pour aller plus loin :

DIT 

ou encore sur le site des Sciences Economiques et Sociales l’article de Lionel Fontagné intitulé : « La nouvelle division internationale du travail »


 

Vocabulaire et thématiques : Pays du Nord. Transnationales. Délocalisation. Coût de production. Travailleurs sous dépendance. Croissance déséquilibrée. Sensibilité extrême aux cours mondiaux.

 

« Le commerce intra-européen représente à lui seul 31% du commerce mondial: l'Union européenne est de loin l'espace le plus intégré. Au-delà, l'essentiel du commerce se déroule entre les trois grands pôles dominants qui échangent principalement des produits manufacturés. Les autres espaces exportent surtout des produits de base, et d'abord du pétrole et des minerais: l'exportation de produits énergétiques domine non seulement les échanges du Moyen-Orient mais aussi ceux de la CEI (ex-Union soviétique) et de l'Afrique. L'exportation de produits agricoles intéresse davantage l'Amérique latine. Les pays du Sud échangent leurs produits de base contre des produits manufacturés venus principalement de la Triade (Amérique du Nord, Europe, Asie-Pacifique). En revanche, les échanges Sud-Sud restent très modestes. » Alternatives économiques, hors série n°5, Novembre 2007, « L’Etat de la mondialisation 2008 » 

 

UNE NOUVELLE HIÉRARCHIE MONDIALE ?

 

On notera les pôles majeurs : U.S.A., U.E. et japon. A côté d’eus on ajoutera certains pays dits du Sud qui s’intègrent de plus en plus à la Triade (On parle de Triade pour désigner les trois aires de puissance majeures du monde : l’Amérique du Nord, l’U.E et l’ensemble formé par le Japon, la Corée de Sud, Taïwan et la Chine maritime), on nommera ainsi l’Inde ou encore la Chine, qui apparaissent de plus comme des pôles incontournables dans cette mondialisation qui se redessine sans cesse et surtout depuis la dernière crise. On n’oubliera pas les pays exportateurs de ressources naturelles, en particulier les pays producteurs de pétrole comme ceux du Moyen-Orient.

Ainsi de nombreuses interfaces se dessinent-elles de par le monde. Ce sont des espaces de contact qui mettent en relation deux ensembles géographiques distincts Elles peuvent être maritimes ou continentales, des façades comme la côte Est de l’Amérique du Nord, ou la mégalopole japonaise la façade maritime de l’Europe rhénane ou l’interface méditerranéenne entre dans la première catégorie ; la Mexamérique et l’axe laurentien et des grands lacs en Amérique du Nord. Ces interfaces participent au processus de la mondialisation, ils sont même incontournables puisqu’ils concernent les échanges de toute nature, mais marquent aussi les grandes disparités du monde d’aujourd’hui. Elles nous rappellent également qu’une grande partie des  échanges qui s’effectuent par la voie maritime et attirent l’intention sur tant le phénomène urbain actuel qui est essentiellement littoral et le développement de l’aire mégalopolitaine asiatique, en particulier sur les côtes chinoises.

Certains territoires ne parviennent cependant pas à s’intégrer ou à participer à la mondialisation, ils sont ainsi marginalisés. On les trouve en Afrique sub-saharienne et en Amérique latine. Ils possèdent en commun, souvent, une population jeune qui correspond à la phase 1 de la transition démographique, sont touchés par des problèmes culturels, alimentaires et sanitaires et étant faibles économiquement ne participent pas, ou très peu, aux échanges internationaux. De ce fait ils n’attirent pas non plus les investissements étrangers et se retrouvent de plus en plus à l’écart, subordonnés aux cours mondiaux des matières premières ou de certaines denrées agricoles.

 

Ainsi, si la mondialisation favorise les innovations techniques, les actions de l’OMC ou favorise l’émergence de nouveaux acteurs, elle accroît les risques environnementaux, marginalise de nombreux espaces et mondialise les menaces (dernière crise économique par exemple).

 

La mondialisation conduit-elle à l’uniformisation ? Si elle apparaît comme le fruit de la victoire du libéralisme sous toutes ses formes à l’échelle mondiale, au triomphe d’une langue, l’anglais, peut-elle mener, à plus ou moins long terme, à une uniformisation culturelle ? Peut-on écrire comme Jean-François Dortier que : « De même qu’elle conduit à plus de pauvreté et plus de richesse, la mondialisation produit à la fois plus d’homogénéité et plus de diversité » ? Toujours est-il que de nombreuses langues disparaissent partout dans le monde à une très grande vitesse, et que, de ce fait, il faut demeurer vigilant. Les langues ne sont-elles pas les outils de la transmission d’une culture ? Les mouvements altermondialistes et des associations, comme des hommes, militent et entreprennent des actions pour sauvegarder le multiculturalisme, et tenter de limiter les abus et les excès en tout genre de cetains grands groupes industriels, comme de palier aux effets du réchauffement climatique.
( Sorosoro, la Fondation Chirac etc.)

A vous d’y réfléchir en philosophie.

 

QUELQUES DÉFINITIONS à ajouter à celles de votre livre de référence.

 

Commerce international: terme utilisé couramment pour les exportations et importations de marchandises (les biens). Mais aujourd'hui, les statistiques internationales y incluent les services commerciaux. Sans autre précision, le commerce (ou échanges) est, en principe, la somme des exportations et importations.

Commerce en valeur: ou en dollars courants, pour mesurer l'évolution du commerce en incluant la variation des prix et des taux de changes. Exemple historique: entre 1929 et 1933, le commerce international a été divisé par trois en valeur.

Commerce en volume: ou en dollars constants, pour dégager la variationa réelle du volume des échanges en effaçant les effets de la variation des prix et des taux de change. Exemple: entre 1929 et 1933, le commerce international a diminué de 16% en volume.

 

 

 

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