Nicolas Sarkozy. Quels enjeux ? (2007-2012)

Cinquième République

Enjeux d’aujourd’hui

Nicolas Sarkozy (2007-2012)

 

 

En mai 2007 Nicolas Sarkozy est élu à la Présidence de la République. Il bat au second tour des élections la candidate socialiste Ségolène Royal par 53,06 % contre 46,94 %. Les abstentions ne sont que de 16, 03 % contre 16,23 % au premier tour, signe que les Français se sont mobilisés de façon forte, accentuant leur participation de 4,26% par rapport aux élections de 2002.

 

La formation du gouvernement Fillon en mai, voit l’entrée dans ce gouvernement de socialistes, résultat de l’ouverture voulue par le Président de la République. Le clivage droite-gauche devient flou et le Centre se divise entre l’UDF - Mouvement démocrate (Modem) de François Bayrou et le Nouveau Centre allié de l’UMP.

 

L’interprétation de la Constitution par le Président de la République est nouvelle. Il ne se contente plus d’orienter la politique de la Nation en donnant les grands axes d’intervention à son gouvernement et de s’investir dans ce que l’on nomme le « domaine réservé », indispensable au rayonnement du pays  Il intervient dans tous les dossiers, auprès de tous les ministres et mobilise les médias, en mêlant vie privée et vie politique. Le Premier ministre tant à ne plus exister. Cette interprétation va dans le sens d’un régime présidentiel ; hors, la constitution de la Cinquième République est celle d’un régime semi-présidentiel. Les Chambres n’ont pas les pouvoirs qu’elles possèdent aux USA pour contrebalancer le pouvoir du Président de la République.

Qu’en est-il d’un Président qui, élu, doit se situer au-delà des partis, et qui se rend au siège du sien (dernièrement pour lancer les élections régionales de 2010), est-ce avoir conscience de la fonction présidentielle telle qu’elle est définie par la Constitution ?

De nombreuses pistes de réflexion ont été mises en marche, comme l’ajout d’une dose de proportionnelle aux élections législatives ; le redécoupage des circonscriptions électorales ou encore l’élection de conseillers territoriaux en 2014 à la place des conseillers régionaux et généraux. Pour autant la présence présidentielle ne faiblit pas.

Le traité de Lisbonne est ratifié par le Parlement, et accepté, un référendum risquait de faire apparaître une nouvelle fois le « Non ». Qu’en est-il cependant, ici, de la considération de l’opinion publique par le pouvoir, alors que jusqu’à ce jour, les Présidents de la Cinquième République ont toujours eu recours au référendum dans le cas de la ratification de grands traités internationaux qui engageaient durablement le pays tout entier ? De juillet à décembre 2008 la France occupe la présidence de l’U.E. avec plus ou moins de réussite mais beaucoup de « bruit ».

La France réintègre totalement l’OTAN le 17 mars 2009 (vote de l’Assemblée Nationale) Cet acte marque une rupture avec la politique traditionnelle de la France, même si Paris à participé à des opérations de l’Alliance atlantique hors du mandat des Nations unies (comme au Kosovo) ou s’est rapprochée de la stratégie américaine, comme en Afghanistan. Qu’en est-il dorénavant de la voix de la France et de son libre-arbitre ? (1)

 

De nouveaux défis et enjeux caractérisent également cette période parce qu’ils sont énoncés en grande pompe.

Rappelons ici le « Grenelle de l’environnement » de juillet à octobre 2007, La question énergétique en lien avec les émissions de gaz à effet de serre, la question et surtout la politique d’immigration qui divise le pays ainsi que le débat sur l’identité nationale qui vient d’être lancé et qui divise plus qu’il ne lie, orienté souvent vers les questions d’immigration qui n’on rien à voir avec ce débat.

 

Le déficit de la Sécurité Sociale comme l’augmentation du chômage (8% des actifs) ou encore le pouvoir d’achat ou la précarité des logements, ou ce qu’on nomme « les nouveaux pauvres »demeurent des questions et des enjeux nationaux dans un pays où l’État-providence est en crise et se désengage d’une façon de plus en plus prononcée.


 Frank Chantepie

 

(1)  Qu’est ce que le commandement intégré ?

 

Pour organiser la dimension militaire de l’Alliance, l’OTAN est dotée d’une structure intégrée avec 2 commandements :

L’ ACO (Commandement allié « Opérations »), qui commande les opérations et dont le grand quartier général, SHAPE, est basé à Mons en Belgique;

L’ ACT (Commandement allié « Opérations ») basé à Norfolk aux Etats-Unis, qui gère tous les aspects de la transformation des forces de l’OTAN (identification des besoins, notamment en termes de capacité, et soutien des actions).

 

Concrètement, c’est sous la responsabilité de ce commandement intégré que les troupes de chaque pays mises à la disposition de l’OTAN mènent les différentes opérations. A ce commandement intégré, tous les pays membres en font partie. Nous en étions la seule exception jusqu’à 2009

 

Rappel : La France est l'un des membres fondateurs de l’OTAN. Elle a quitté la structure militaire intégrée en 1966, sous la présidence du général de Gaulle, tout en restant membre de l'Alliance. Elle y a ensuite disposé, à partir de 1996, d'un représentant au comité militaire. Elle participait ainsi à la planification opérationnelle, mais pas à celle de défense, mais pouvait prendre part aux autres activités de l’OTAN qui relèvent de la structure civile de cette organisation.

 

 

 

 

 

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